Les dangers de la méthode Wim Hof
Quels sont les dangers de la méthode Wim Hof ?
Bien que bénéfique pour la santé, la méthode Wim Hof comporte certains dangers, que ce soit pour l’exposition au froid ou la respiration. Elle doit être pratiqué de manière appropriée, en prenant certaines précautions. Dans une première partie, je vais aborder les dangers du froid et dans une deuxième les dangers de la respiration.
Les dangers du froid lors de la pratique de la méthode Wim Hof
L’exposition au froid dans la méthode Wim Hof est ponctuelle ; elle vise à stimuler les processus adaptatifs du corps. Un des pièges est de chercher à stimuler l’adaptation de manière excessive, notamment en prolongeant les expositions. Il est important d’avoir des périodes de récupération. Au fil des années, notre zone de confort évolue, mais la méthode n’a pas pour but de permettre à chacun de rester en tee-shirt toute l’année ou de s’immerger longtemps dans l’eau froide. Le principal objectif est d’apprendre à réguler son système nerveux autonome face au stress et de sortir de ses conditionnements physiques et mentaux. Pour les personnes fatiguées, des expositions brèves peuvent être formidables pour retrouver de l’énergie, mais des expositions au froid trop intenses et trop régulières peuvent épuiser l’organisme.
Voyons maintenant les dangers du froid.
Le principal danger du froid est l »hypothermie. Lorsque la température de l’air ou de l’eau est inférieure à la température normale du corps, celui-ci se refroidit.
Savoir ce qu’est l’hypothermie, comment elle se développe et comment la traiter vous aidera à rester en sécurité lors de votre pratique de la méthode Wim Hof.
1. QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE AVOIR FROID ET ÊTRE EN HYPOTHERMIE ?
« Le froid est une sensation de froid, l’hypothermie est définie médicalement comme une température corporelle centrale qui descend en dessous de 35 ˚C.
L’hypothermie peut être classée comme suit :
légère – 32,3-35 ˚C
modérée – 28-32,2 ˚C
sévère – inférieure à 28 ˚C
2. COMBIEN DE TEMPS S’EXPOSER AU FROID POUR EVITER L’HYPOTHERMIE.
La réponse est … ça dépend, il n’y a pas de réponse universelle ! Il est important de prendre en compte les paramètres extérieurs et personnels lorsque vous souhaitez vous exposer au froid. Le temps d’exposition est un critère essentiel mais il n’existe pas d’équation mathématique comme par exemple x degrés = x minutes dans l’eau. Vous n’êtes pas une machine (pour l’instant en tout cas !), les jours où vous serez fatigué, stressé ou avec la gueule de bois, vous aurez probablement froid plus rapidement.
Il y a aussi de nombreux facteurs extérieurs à prendre en compte, tels que la température de l’eau ou de l’air, la présence de vent, la température de l’endroit où l’on va se réchauffer (car il est évidemment différent de se réchauffer dans un environnement à 5°, 10°, ou 20°), sans oublier les affaires que l’on va porter après l’exposition au froid.
Enfin au niveau physiologique, la capacité de notre corps à mobiliser les graisses brunes aura aussi une influence.
L’important est d’apprendre à se connaître et d’être progressif dans ses expositions, en tenant compte de la facilité (ou non) avec laquelle nous parvenons à nous réchauffer. Il est également essentiel d’apprendre les techniques de réchauffement en fonction des paramètres d’exposition pour éviter l’afterdrop. À noter qu’il est important de ne jamais s’exposer seul dans des conditions jamais expérimentées auparavant et d’être accompagné par des personnes expérimentées pour faire ses premières exposition quand les températures extérieures sont basses (en dessous de 5°). Si avant de vous baigner, vous ressentez déjà le froid sur vos mains au point qu’une paire de gants serait appréciable, sachez que ce sera pire en sortant de l’eau. Dans de telles situations, de nombreux détails peuvent transformer l’exposition en calvaire, comme la difficulté à se rhabiller à cause d’une mauvaise préhension des mains ou des vêtements inadaptés, par exemple.
Avant de poursuivre, je tiens à préciser que les bienfaits de l’exposition au froid se manifestent dès les premières minutes, et deux minutes suffisent. Prolonger cette durée n’apporte pas de bénéfices supplémentaires en termes de santé ou de regain d’énergie. Bien au contraire, les risques augmentent lors d’expositions prolongées.
À titre personnel, la majorité de mes bains, qu’ils soient froids ou glacés, durent entre 2 et 5 minutes, ce qui facilite leur intégration à mon quotidien.
3. Afterdrop
L’exposition au froid se termine lorsqu’on est réchauffé, il est fréquent d’entendre des personnes n’ayant suivi aucune progression faire ce type de témoignage : « Je suis resté dans l’eau 30 minutes, j’allais bien, je suis sortie tout allais bien et puis j’ai commencez à avoir de plus en plus froid, au point de me sentir mal et de plus en plus faible, avec des tremblements assez violent. »
L' »Afterdrop » est le phénomène où la température de votre corps continue de baisser même après que vous soyez sorti de l’eau froide pour aller dans un environnement plus chaud – de sorte que vous avez plus froid 10 ou 40 minutes après votre sortie que lorsque vous étiez dans l’eau.
Lorsque vous vous immergez dans de l’eau froide ou glacée, votre corps arrête la circulation vers votre peau, accumulant le sang chaud dans votre centre. Ce processus vous aide à rester plus longtemps dans l’eau : avec une circulation réduite vers vos extrémités, la peau et la graisse sous-cutanée deviennent une couche thermique de protection contre le froid.
Pour éviter l’afterdrop, la méthode Wim Hof préconise la posture du cavalier, ou « horse stance », avec une mise en mouvement des bras. Cette technique engage activement les quadriceps et les muscles dorsaux, générant ainsi un réchauffement interne efficace.
Pour pratiquer cette posture, commencez par écarter les jambes et fléchir les genoux, imitant ainsi la position adoptée en montant à cheval. Ensuite, réalisez des mouvements de bras, simulant le geste de repousser quelque chose avec vos mains. Alternez entre le bras droit et le bras gauche de manière fluide et contrôlée. Il est également important de garder l’esprit concentré pendant cette phase de réchauffement. Évitez de vous disperser et focalisez-vous sur chaque mouvement et sur votre respiration. Cette concentration renforcée augmente l’efficacité de l’exercice en harmonisant le corps et l’esprit.
L’objectif principal est de prévenir une vasodilatation trop rapide qui pourrait accélérer le mélange du sang froid en provenance des extrémités avec le sang chaud du tronc. Par conséquent, il est conseillé d’éviter les exercices cardiovasculaires intensifs immédiatement après une exposition au froid.
La durée idéale de pratique du horse stance varie : parfois, elle peut être superflue, tandis que dans d’autres cas, une séance de dix minutes voir plus, sera nécessaire. Dans des conditions de températures basses ou négatives, il est important d’ajouter rapidement des couches supplémentaires de vêtements, tout en alternant avec des périodes de horse stance.
Après s’être vêtu et avoir pratiqué le horse stance pendant une dizaine de minutes, si vous ressentez des tremblements, il est alors recommandé de passer à des exercices de réchauffement plus intenses, tels que des squats sautés par exemple.
Si aucune technique de réchauffement n’est mise en place, le danger est l’hypothermie.
4. COMMENT PUIS-JE RECONNAÎTRE SI JE DEVIENS HYPOTHERMIQUE
L’hypothermie s’installe de manière insidieuse, souvent sans qu’on s’en rende compte. La majorité des symptômes associés à une hypothermie légère peuvent se manifester dès que la température corporelle descend sous les 36,5°C.
Les signes d’une éventuelle hypothermie sont les suivants
– frissons et engourdissements incontrôlables
– perte de coordination simple – Chez les nageurs hivernaux : modification de la nage, la position de nage peut devenir plus verticale
– faiblesse dans les bras et les jambes – sensation de paresse
– la mâchoire serrée et des difficultés à parler librement
– perte de motricité au niveau des mains, il est moins facile de les contrôler.
La clé pour éviter l’hypothermie est de connaître ses propres limites, qui s’acquièrent avec l’expérience. Il est conseillé de commencer par de courtes immersions et d’augmenter graduellement la durée de l’exposition.
L’exposition au froid s’arrête lorsque vous êtes réchauffée
Un piège courant de l’exposition au froid est le sentiment de bien-être qui survient une fois dans l’eau, après avoir calmé son système nerveux. Ce sentiment peut inciter à prolonger l’immersion, mais il est crucial de prendre en considération le temps nécessaire au réchauffement. Si les symptômes d’hypothermie commencent à apparaître alors que vous êtes encore dans l’eau, il est déjà trop tard. La prudence et la connaissance de ses propres réactions physiques sont donc essentielles, tout comme la progression graduelle en tenant compte de la phase de réchauffement.
Un aspect dangereux de l’hypothermie est que les processus de pensée ralentissent et que les gens ne sont pas capables d’évaluer leur propre état. Dans le cas d’une hypothermie plus grave, les baigneurs ou nageurs peuvent même commencer à ressentir de la chaleur, ce qui est un signe de danger s’ils sont dans l’eau.
QUE FAIRE EN CAS D’HYPOTHERMIE
En cas de symptômes important, contacter les secours.
Il est essentiel de se réchauffer et de se sécher le plus rapidement possible :
Sortez de l’eau, enlevez tous les vêtements mouillés dès que possible.
Restez à l’abri du vent. Séchez la peau en tapotant, ne frottez pas.
Habillez-vous avec des vêtements secs et chauds, y compris un bonnet, des gants et des chaussettes épaisses – idéalement, préparez-les à l’avance pour pouvoir le faire rapidement. Les couvertures de survie réfléchissantes ne seront pas utiles, sauf autour de l’extérieur de celles-ci pour protéger du vent – utilisez plutôt des couvertures en laine.
Des couches de base thermiques en mérinos, des pulls en laine, des vestes isolantes, des pantalons thermiques, des bonnets, des gants, des manteaux – n’hésitez pas à prévoir ce type de vêtement dans votre sac pour les baignades hivernales.
Pour les personnes vraiment froides, il est plus sûr de les faire allonger ou s’asseoir plutôt que de rester debout. . Prenez des boissons et des aliments chauds (pas d’alcool ni de caféine).
N’utilisez pas de douches ou de bains chauds pour quelqu’un qui est en hypothermie. Laissez les frissons se faire sans resistance, le frissonnement est bon car l’activité musculaire génère de la chaleur – à mesure que vous vous réchauffez, vous frissonnerez moins.
Des bouillottes couvertes peuvent aider – faites attention à ce qu’elles ne brûlent pas la peau froide (lorsque la peau est très froide, elle ne pourra pas juger ce qui est brûlant et ce qui ne l’est pas). Essayez par exemple d’en placer une entre une couche de base et un pull – couverte, pas directement à côté de la peau.
Recherchez un endroit chaud. Si les symptômes sont légers, une activité douce (marcher) peut aider à se réchauffer. Assurez-vous de vous réchauffer et de réchauffer les autres avant de conduire pour rester en sécurité.
Les dangers de la respiration Wim Hof
Plusieurs études* ont montrés l’intérêt de la respiration Wim Hof notamment pour diminuer les mécanismes inflammatoires du corps.
Les principaux dangers sont de pratiquer la respiration Wim Hof dans des conditions inadaptés. Cette respiration se fait dans un environnement sécurisé en position allongé ou éventuellement assis. Ne jamais la pratiquer dans l’eau ou au volant !!
Elle induit des changements physiologiques qui peuvent amener des engourdissement ou des contractions musculaires involontaires. Elle peut aussi induire des états modifiés de conscience, parfois des étourdissements.
Tout ces effets sont sans danger lorsqu’on est allongé sur un tapis mais dans d’autres conditions celà peut être très dangereux.
Ne jamais pratiquer ce type de respiration pour préparer une apnée sous l’eau, c’est aussi très dangereux. Les apnéistes travaillent sur d’autres mécanismes. Ce n’est pas le but de cette respiration même si l’on constate pouvoir retenir son souffle plus longtemps.